Grippe aviaire Les experts de l'UE veulent plus de contrôle dans les pays
Les experts de l'UE ont demandé jeudi plus de surveillance et d'information sur la grippe aviaire dans les pays voisins de la Turquie, mais n'ont jugé nécessaire aucune nouvelle mesure drastique de protection face à la propagation de la maladie en Turquie.
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"Bien qu'aucun cas n'ait été signalé sur la volaille ou sur des humains dans les pays voisins de la Turquie, il serait approprié de renforcer la surveillance et le contrôle de ces activités et d'améliorer l'échange d'informations sur la grippe aviaire" entre ces pays, a déclaré la Commission européenne dans un communiqué publié à l'issue de la réunion. Les experts en épidémiologie humaine, réunis à Luxembourg, ont également préconisé le renforcement des campagnes de sensibilisation destinées aux éleveurs de volailles dont les animaux vivent à proximité de leur domicile, selon Bruxelles. Les experts n'ont toutefois recommandé aucune mesure drastique, même s'ils ont reconnu que la propagation de la maladie en Turquie -- où un troisième décès dû au H5N1 a été confirmé jeudi -- avait causé "inquiétude et angoisse" en Europe. Expliquant l'absence de nouvelles mesures, ils ont souligné que tous les cas humains de contamination au H5N1 provenaient du contact avec des animaux infectés et qu'aucun cas de transmission d'homme à homme n'avait été enregistré à ce jour. "L'évaluation globale à ce stade n'indique aucun changement dans le risque pour les humains", a souligné le communiqué de la Commission. "Tout changement dans la situation épidémiologique ou toute augmentation du risque devrait être connu rapidement. Si c'était le cas, les mesures prévues par les plans nationaux et européen de préparation face à la grippe seraient mis en oeuvre", a-t-il ajouté.
Les experts de l'UE n'ont pas non plus jugé nécessaire de dissuader les Européens de voyager dans les pays touchés. "Tous les participants à la réunion ont été d'accord pour dire que les conseils donnés actuellement aux voyageurs sont suffisants", a indiqué dans un communiqué le comité interministériel du gouvernement belge sur la grippe aviaire. Ces conseils sont les suivants: éviter le contact avec les volailles, ne consommer que des produits de volaille bien cuits, respecter une bonne hygiène de base. Les experts ont également discuté des informations fournies aux voyageurs dans les aéroports mais "des conclusions formelles n'ont pas été formulées à ce sujet", selon le comité interministériel. Plus tôt jeudi, le gouvernement néerlandais avait fait la demande écrite à Ankara de mettre en place des mesures de désinfection au départ de ses aéroports. Les participants à la réunion de jeudi ont d'autre part à nouveau évoqué une possible coopération pour stocker en commun des médicaments antiviraux, destinés à faire face à une éventuelle pandémie au cas où le virus prendrait une forme facilement transmissible d'homme à homme. Mais aucune mesure concrète n'a été décidée. Les experts n'ont formulé lors de cette réunion aucune critique à l'encontre du gouvernement turc. Ils ont salué au contraire les "efforts" entrepris par Ankara pour contrer la propagation du virus.
Trois personnes sont mortes après avoir été exposées au virus H5N1 en Turquie, et quinze autres cas humains de la maladie ont été confirmés dans ce pays. La Turquie est le seul pays hors d'Extrême-Orient à avoir eu à déplorer des victimes humaines du H5N1. Aucune nouvelle mesure n'a été prise cette semaine par l'UE vis-à-vis d'Ankara, qui fait déjà l'objet d'un embargo sur ses volailles et produits dérivés. Les experts vétérinaires de l'UE ont en revanche décidé lundi un embargo sur les plumes non traitées en provenance de six pays proches de l'est de la Turquie, et étendu mercredi jusqu'à fin 2006 le programme de surveillance des oiseaux sauvages et des volailles.
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